Faut-il parler à un bébé comme à un adulte?
Parler à son bébé comme à un adulte dès ses premiers jours serait essentiel au bon développement de son cerveau, affirment des chercheurs américains.
«Ooooh! Aaaaaah! Mais qu’il est joliiii le beau béébééé! Mais qu’il a fait un beau sourire!» Il faut bien le reconnaître, s’adresser à un nouveau-né permet rarement de briller sous son jour le plus intelligent. Face à ces babillages, certains préfèrent d’ailleurs adopter une certaine distance, attendant que le petit soit devenu grand et à même de tenir une conversation adulte. D’autres se disent qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre et s’adressent aux nourrissons comme à tout un chacun. La parole des parents doit être riche et complexe Selon des chercheurs américains, il serait essentiel de parler le plus tôt possible à son bébé comme à un grand. Exit les voix haut perchées et les voyelles traînantes, bonjour les phrases complexes aux sujets variés. Et n’allez pas croire que votre tout-petit se contente d’un «C’est l’heure de ton biberon»! «La parole des parents doit être riche et complexe, déclarait en début d’année à la presse Erika Hoff, psychologue à l’université Florida Atlantic lors de la conférence annuelle de l’Association américaine pour l’avancement des sciences (AAAS) à Chicago. Il ne s’agit pas seulement d’emmagasiner du vocabulaire, il faut aussi que ce dernier soit de qualité.» Des différences quant aux performances scolaires auraient ainsi été notées entre les enfants biberonnés à un répertoire varié et ceux auxquels on s’est contenté d’offrir des gazouillis. Elles seraient même visibles dans les structures cérébrales de l’enfant. Le «bain de langage» est essentiel Mais si le contexte socio-économique a une influence évidente sur l’apprentissage, il n’est pas non plus souhaitable d’inonder son bébé de paroles et d’informations. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faille se limiter aux «gaga» et aux «baba». Ce que l’on appelle «le bain de langage» est essentiel. Certains parents sont peu bavards et ne racontent pas assez la réalité qui les entoure.» Echanger autour des activités, nommer les objets sans pour autant se lancer dans un cours de grammaire, voilà qui favorise l’apparition du langage. Entre 3 et 6 mois, un bébé distingue déjà des mots. Et dès 6 mois, il est capable de reconnaître son prénom et des mots plus complexes. En cela les parents peuvent aider leur bébé en accentuant naturellement les mots importants et les répètent.